Le carpocapse ou vert du fruit est le principal ennemi des arboriculteurs amateurs. Il peut détruire une grande partie de la récolte de fruits.
La lutte biologique contre ce ravageur est assez complexe. Elle permet toutefois de limiter les effets néfastes de ce ravageur. Il est important de comprendre le cycle de cet insecte pour mieux le combattre.
Etat du carpocapse
de Novembre au 15 Avril
Le carpocapse hiberne sous forme de larve (chrysalide) dans le sol sous les fruitiers ou dans les anfractuosités de l'écorce des arbres fruitiers : phase de diapause.
Sur cette photo on observe la mutation de la larve qui va créer un cocon pour y passer l'hiver. (bandes cartonnées enlevées le 10 Novembre 2020)
Première génération.
Entre le 15 Avril et le 15 Mai
La chrysalide se transforme en papillon. Des conditions de températures sont requises pour l'éclosion de ces papillons nocturnes. Le vol de ces insectes est difficiles à repérer, ce qui rend leur piégeage difficile.
Les femelles, après fécondation pondent une cinquantaine d'œufs sur les feuilles ou les branches. Ceux-ci sont de couleur blanc; peu avant l'éclosion on devine un point noir bordée de rouge, prémisse de la tête du ver.
L'éclosion des œufs intervient sous dix à quinze jours.
Phase baladeuse
La petite chenille dès sa naissance part à la recherche de sa proie : une pomme pour en dévorer le cœur et les pépins. Cette phase dure 2 à 3 jours pendant laquelle la chenille est très vulnérable. Pendant la première génération de larves (mai-juin) les fruits sont en bouquets et les dégâts sont peu visibles. Les fruits atteints tombent semblable à une élimination naturelle des fruits en excédent. Le ver grossit pour atteindre une quinzaine de millimètres. Il sort du fruit, se dissimule dans l'écorce pour se transformer en chrysalide.
Seconde génération
mi-juillet
La seconde génération de papillons apparait vers la mi-Juillet et suit le même cycle. C'est cette génération qui provoque le plus de dégâts. Le point d'entrée se situe la plupart du temps au contact de deux fruits ou d'une feuille.
Hibernation du ver
Quand le ver devient adulte, il sort du fruit et va chercher un endroit pour hiberner. Il va se réfugier dans les anfractuosités de l'écorce, dans la mousse ou les lichens. La plupart du temps, il descend le long des branches et du tronc pour se réfugier dans le sol. Il crée un cocon imperméable pour y passer l'hiver. L'absence d'hiver rigoureux a une incidence sur la prolifération du ver de la pomme.
On peut le piéger lors de cette phase de descente à l'aide de bandes cartonnées.(voir la technique ci-dessous)
Moyens de lutte raisonné
•Les nématodes sont des micro-organismes (vers ronds) qui infectent les larves.
•Pulvérisation de Nematodes directement sur le sol et le tronc (température mini 14°) en Septembre Octobre.
•Agit sur le carpo de la pomme, de la poire et de la noix.
•Prix : environ 20€ pour 8 arbres!
Fin avril et pendant le mois de mai, on pratique le piégeage des papillons par "confusion sexuelle. On dispose des pièges dans les arbres constitués de capsules de phéromone et de cartons englués. Ce dispositif permet de capturer les papillons males.
1 piège pour 2 à 3 arbres. Durée de vie de la capsule de phéromone :8 à 10 jours.
Procédé onéreux et pas toujours couronné de succès.
Pour capturer les papillons, nous avons testé un procédé efficcace, facile et bon marché. Dans une bouteille d'eau, on découpe deux fenêtres de 3x3cm à mi-hauteur de la bouteille. Celle-ci est remplie d'un mélange de jus de pommes, de sirop de sucre et d'un peu de vin blanc, pour éloigner les abeilles. Il faut suspendre une bouteille par arbre et renouveler le mélange tous les 15 jours.
Seul inconvénient, ce dispositif n'est pas sélectif. On capture des guêpes, des frelons, des mouches, en plus des papillons.
Destruction des vers en phase baladeuse.
Pulvérisation sur le feuillage et les fruits d'un insecticide biologique (bacille de Thuringe). Attention il n'est pas sélectif et élimine toutes les larves et chenilles. C'est un produit de contact à courte durèe de vie. Le bacille est ingérée par le ver qui meurt rapidement.
Pulvérisation sur le feuillage et les fruits d'un insecticide biologique (carpovirusine). Ce produit contamine le ver avec le virus de la granulose, sans danger pour les autres insectes.
Il faut également favoriser dans le verger, la présence des oiseaux qui nourrissent leurs couvées de larves et de vers, en implantant des nichoirs.
La chauve souris se nourrit la nuit de papillons nocturnes comme celui du carpocapse.
Le piégeage à l'aide de bandes cartonnées
Ce mode de piégeage est très simple et peu onéreux. Il consiste à fixer sur le tronc des fruitiers une bande de carton alvéolé de 15 cm de largeur à environ 1.5 mètre du sol (les alvéoles vers le tronc). La fixation se fait avec un cordon élastique. Les larves qui descendent vers le sol vont établir leur cocon dans les alvéoles du carton.
Le carton est posé vers la mi-aout pour être retiré début Novembre. Au cours d'une année pluvieuse, il peut être nécessaire de renouveler ces bandes de carton. Les résultats sont souvent spectaculaires. Il n'est pas rare de détruire plus d'une cinquantaine de larves par ce procédé.
Les poules
Il est intéressant d'établir le parcours des poules au pied des arbres fruitiers. Celles-ci vont manger les vers et également les papillons lors de leur sortie de la chrysalide.
Conclusion
Nous vous avons proposé différentes méthodes de lutte naturelle ou biologique contre le carpocapse. Toutes sont incomplètes, mais permettent de limiter la prolifération. Quand le ver est dans la pomme, il est inaccessible, y compris par les produits chimiques. Il faut donc le piéger à des moments bien précis de son parcours... Bonne chasse!
